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vendredi 12 août 2011

Le piège Standard & Poor's

Le fond du problème est la situation économique et budgétaire de la France. Il ne reste que très peu de pays disposant de la fameuse note AAA (http://chartsbin.com/view/1177) du point de vue de S&P. Le risque supposé majeur et, en tous cas, dramatique en terme d'image, est de voir le France basculer comme les États Unis, l'Italie ou l'Espagne. Si près d'une échéance électorale, le renforcement de l'opposition serait probablement fatal.


Standard and Poor's a mis au jour un piège diabolique: quelle direction politique prendre à moins de 12 mois d'une élection majeure?
Quelles sont les solutions? Toutes les options reposent sur l'idée qu'il faut fournir des gages visibles et forts de la volonté de la France de maintenir son économie dans une ligne claire et efficace sur le chemin de la diminution de sa dette.
Construire un plan d'austérité à la mode grecque ou italienne. De légers signaux laissent filtrer l'idée d'une augmentation de la TVA ou de la CSG pour augmenter significativement les recettes. A cette époque de l'année, il est difficile d'imaginer d'autres possibilités, en particulier dans la réduction des dépenses. Cette option porte en elle de graves problèmes sociaux liés à la diminution du pouvoir d'achat.
Installer la règle d'or dans la constitution. L'avantage de cette approche est que le signe est fort, visible, pérenne. Ainsi, l'Etat ne pourra plus dépenser plus qu'il ne collecte et donc, ne s'endettera plus au delà de ses capacités. Le problème est l'adoption même de cette mesure. La majorité requise au congrès n'est pas disponible et l'adoption par referendum, outre qu'elle serait probablement impossible à obtenir, serait trop longue et se transformerait en une élection présidentielle avant l'heure. Si les ministres en vacances arrivent à convaincre les députés et sénateurs dont les votes risquent de manquer, cette voie est en théorie simple car reposant sur une décision nationale à portée internationale.
Réduire le poids de la dette par l'inflation en encourageant la Banque Centrale Européenne à émettre de la monnaie. Cette façon est faire est probablement la meilleure dans la mesure où les conséquences en serait un affaiblissement de l'Euro et donc de meilleures capacités d'exportation, une diminution de la valeur telle de la dette libellée en Euros, une relance par la consommation. En revanche, pour faire cela, il faut que la BCE, en théorie indépendante des gouvernements, le décide. De plus, cette décision ne pourra être acceptée politiquement que si l'Allemagne l'accepte. Cette approche porte en elle une vision globale européenne, puisqu'elle ferait l'affaire de tous les pays de la zone Euro. Simplement, c'est de loin, la plus difficile à mettre en oeuvre, car reposant sur la dimension internationale d'une volonté politique Européenne, complètement absente aujourd'hui.
Ces trois voies peuvent être empruntées dès maintenant avec des effets visibles quasi immédiatement. En revanche, les impacts politiques sur l'élection de 2012 sont loin d'être neutres.
Sortir de ce piège rapidement et efficacement sera synonyme de mandat supplémentaire! A l'inverse, la sanction risque fort d'être brutale.

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